Traitements veineux

  • La compression veineuse :

Anciennement appelés « bas à varices » dans le langage courant, les bas de compression ont vu leur image se moderniser depuis 15 à 20 ans. En effet, pour la contention et la compression veineuse, les matériaux se sont améliorés de façon spectaculaire, permettant de réaliser des modèles de bas plus confortables et esthétiques, alors que l’efficacité est préservée.

C’est quoi la différence entre contention et compression ?

La contention s’oppose passivement à l’augmentation du volume du membre inférieur lors de chaque contraction liée à la marche. Il s’agit donc d’une bande non élastique ou peu élastique qui exerce très peu de pression sur la peau et les tissus sous-jacents au repos, mais qui, lors de la contraction musculaire, génère une forte pression, donc à chaque pas. La contention est réalisée par des bandes inélastiques ou peu élastiques.

La compression, quant à elle, exerce une pression sur le membre inférieur, aussi bien au repos qu’à l’effort. Il est en général conseillé de la retirer la nuit. La compression peut être réalisée par des bandes ou par des bas. Par «bas», on entend chaussettes (s’arrêtant juste sous le genou), bas-cuisses (s’arrêtant à la racine de la cuisse) ou collants.

Les bandes sont plutôt utilisées pour une courte durée, alors que les bas sont mieux adaptés à une utilisation à long terme.

Est-ce que c’est plus efficace de porter des bas-cuisses ou des collants que des chaussettes ?

Il n’y a pas de différence d’efficacité démontrée entre les différents types de bas. La culotte des collants, même des collants de maternité, n’a aucune efficacité compressive. En l’absence d’indication médicale particulière, le choix se fera sur le type de bas le plus confortable à porter pour le patient. Si vous avez une préférence ou des habitudes, n’hésitez pas à le signaler à votre médecin.

C’est quoi les classes de compression contention ?

Le choix de la force de compression est, en revanche, médicalement très important et il est fait par le médecin, en fonction de chaque cas.  Il existe ainsi pour les bas, quatre « classes » de compression, allant de la compression la plus faible à la plus forte (1-4), avec une réglementation précise. Pour la France on distingue ainsi : classe 1= 10-15 mmHg, classe 2= 15-20 mmHg, classe 3=20-36mmHg, classe 4= plus de 36 mmHg.

À quoi ça sert la compression ?

La compression représente la base du traitement de la maladie veineuse. Elle a des indications même à un stade précoce de la maladie veineuse.

Les bas et bandes exercent une pression dégressive, c’est-à-dire que la pression exercée est plus élevée en cheville et diminue progressivement vers le haut de la jambe. Ainsi, le retour veineux est amélioré et globalement la circulation dans la jambe se fait mieux, car le sang y est mieux oxygéné et les tissus et la peau mieux « nourris ». Selon le type et le stade de votre maladie veineuse, l’effet visé sera :

  • de soulager ou prévenir les symptômes (lourdeurs, douleurs, sensations de jambes lourdes …), effet particulièrement utile pour les professions sédentaires ;
  • d’éviter ou de diminuer l’œdème de jambe,
  • d’éviter ou de traiter des complications de la peau liées à votre insuffisance veineuse, d’aider à la cicatrisation d’un ulcère, de prévenir ou traiter la « phlébite » , ou «thrombose veineuse » (caillot de sang dans une veine). expliquer la compression des bas varices

Attention, les bandes et bas de compression sont des dispositifs médicaux et ne doivent pas faire l’objet d’une automédication. C’est pourquoi on parle souvent de bas médicaux de compression.

Tous les bas ne se valent pas. Ils seront prescrits pour être adaptés à votre type de maladie veineuse, à son stade d’évolution et à votre morphologie. Leur indication sera portée par votre phlébologue ou médecin vasculaire, après examen clinique et écho-Doppler.

Ainsi, par exemple, tout oedème n’est pas forcément veineux et d’autres causes, telles que cardiaque, rénale, thyroïdienne…, ou l’implication de la prise d’un médicament, doivent être éliminées. D’autre part, l’artérite sévère (artères qui se bouchent dans les jambes) peut constituer une contre-indication pour la compression, ou imposer de changer de classe.

La délivrance de bas doit, en effet,  toujours être faite après mesures de vos jambes en différents points. Ces mesures sont faites soit par votre phlébologue, soit par votre pharmacien. Les modes d’enfilage, de pose, de port vous seront expliqués par eux également. Il est important de suivre conseils et prescription. En effet, un bas posé ou porté de façon inadaptée risque non seulement d’être inefficace, mais peut même parfois, avoir des effets négatifs sur votre circulation ou votre qualité de vie

Est-ce que je n’ai droit qu’à 2 paires de bas par an ?

Sur prescription, les bas médicaux de compression donnent lieu à un remboursement par les assurances maladie. Le nombre de prescriptions n’est pas limité à 2 paires de bas par an. Votre médecin est en droit de vous les prescrire sans limitation, mais dans les limites d’un usage raisonnable. Il faut cependant noter que face à certains abus, un certain nombre de caisses régionales d’assurance maladie s’arrogent maintenant le droit de limiter, pour leur région, le nombre de paires remboursables par an et par patient.

C’est quoi les bas des sportifs ?

Leur principe est différent. Par rapport aux bas « classiques », la dégressivité de la pression entre cheville et mollet est ici moins importante. La  pression exercée au niveau des masses musculaires du mollet reste donc élevée, avec pour but de favoriser la circulation musculaire. Il en existe 2 types : l’un est porté durant l’activité sportive, et l’autre est conçu pour la récupération, après l’effort. Il ne s’agit pas de bas médicaux, ils ne sont pas remboursables.

  • L’échosclérothérapie à la mousse :

La sclérothérapie fait partie des techniques ablatives endoveineuses. Elle consiste à injecter un produit sclérosant dans une veine variqueuse pour la supprimer.

En pratique, à l’aide d’une seringue et d’une fine aiguille, un produit spécifique est introduit à l’intérieur même de la veine. C’est une injection intraveineuse, plus exactement « intra variqueuse ». Quand la varice n’est pas suffisamment visible ou accessible, la position de l’aiguille doit être guidée et surveillée par échographie, on parle alors d’échosclérothérapie ou de sclérothérapie échoguidée.

Sous l’effet du produit sclérosant, la varice va se fermer puis se transformer en un cordon fibreux, qui peut parfois être senti ou vu sous la peau, ou même être sensible pendant quelques jours voire quelques semaines. Il va régresser puis, le plus souvent, disparaître totalement, de façon progressive.

À quoi ça sert ?

Le but de la sclérothérapie est de freiner l’évolution de la maladie en supprimant le circuit veineux anormal que constituent les varices. Il n’y a pas à redouter un manque de veines après le traitement. En effet, celui-ci ne concerne que des veines superficielles anormales et non les veines profondes (système veineux principal).

(Voir réseaux veineux dans l’article « j’ai des varices »)

Comment se déroule une séance de sclérothérapie ?

Vous pouvez venir seul. Il s’agit de simples injections intraveineuses, donc pratiquées sans anesthésie (voir la vidéo sclérothérapie échoguidée). Le plus souvent, plusieurs injections sont effectuées durant la séance et les doses à injecter par séance sont réglementées. C’est une méthode polyvalente qui permet de traiter des veines de différents calibres, aussi bien des veines fines que des varices de gros diamètre. Selon le type de varices, et notamment pour les grosses varices, le phlébologue préférera utiliser un sclérosant sous forme de mousse. Dans ce cas, juste avant injection, le sclérosant liquide est transformé en mousse, en mélangeant le produit avec du gaz (de l’air filtré le plus souvent). La forme mousse est beaucoup plus efficace.

Selon les circonstances, le Phlébologue vous posera ou non un bas de compression après la séance.

Vous repartez dès que la séance est terminée.

En fonction de l’étendue et de la taille des varices, plusieurs séances peuvent être nécessaires.

Peut-on traiter toutes les varices par sclérothérapie?

grosse sinuosite d’une varice à l’echographie

Par sa polyvalence, la sclérothérapie est, de très loin, la technique de traitement des varices la plus utilisée (plusieurs millions de séances par an sont pratiquées en France). Elle a cependant ses limites, et pour

les plus grosses veines saphènes, on aura souvent recours à des techniques d’ablations thermiques (laser, radiofréquence), ou à de la chirurgie.

Il existe également certaines contre-indications à la sclérothérapie, et votre phlébologue vous conseillera la ou les méthodes qui conviennent le mieux à votre état.

La sclérothérapie peut aussi être utilisée en complément d’une autre technique, par exemple pour supprimer les varices résiduelles, après une technique d’ablation physique (laser ou radiofréquence…).

C’est aussi une excellente technique pour traiter les récidives après chirurgie.

Elle est également utilisée pour traiter les varicosités, dont le terme médical est « télangiectasies ».

Quels sont ses avantages ?

Cette technique non invasive présente de nombreux avantages.

Elle est pratiquée en cabinet par un phlébologue (ou angiologue / médecin vasculaire). Il n’y a pas d’hospitalisation et vous pourrez reprendre vos activités immédiatement après les séances.

Elle est pratiquement indolore et ne nécessite donc pas d’anesthésie ; il est toutefois possible, de proposer exceptionnellement aux plus sensibles, une préparation locale à l’aide d’une crème anesthésiante. Il n’y a aucune cicatrice.

C’est une technique rapide, et peu onéreuse comparée aux autres techniques (ablation thermique et chirurgie), et elle bénéficie d’une base de remboursement par les assurances maladie (sauf pour la sclérothérapie esthétique).

Quelles sont les suites ?

Les suites de la sclérothérapie sont simples. Vous aurez simplement des petits pansements aux points d’injections (comme après une prise de sang) et vous pouvez les enlever une heure après, ou les garder un peu plus longtemps selon les consignes de votre phlébologue.

Selon les cas et selon l’avis de votre phlébologue, il peut vous être demandé de porter, pendant la journée, des bas de compression durant 1 à 4 semaines.

Comme pour tout traitement efficace, la sclérothérapie peut provoquer des effets secondaires ou des complications.

Certains sont plus ou moins fréquents, mais bénins : « bleus », induration sensible de la veine, pigmentation, ainsi que migraines ou flou visuel juste au décours de la séance.

D’autres sont rares, mais peuvent parfois être sévères (phlébites, nécroses, accidents neurologiques).

Lors de la première consultation, avant traitement, le phlébologue vous tiendra informé de tous les avantages, inconvénients et risques de la sclérothérapie et vous indiquera, selon les cas, les différentes options alternatives possibles.

Résultats

La sclérothérapie offre souvent une efficacité durable sur les varices, mais demande dans un certain nombre de cas de nouvelles injections, car la varice peut parfois se recanaliser (un chenal se reforme à l’intérieur). Le phlébologue peut donc être amené à réinjecter même dans des veines qui ont déjà été traitées quelques années auparavant. De plus, il s’agit d’une maladie chronique évolutive, et d’autres varices peuvent apparaître avec le temps. Il est donc fortement conseillé, comme pour toutes les autres techniques de traitement des varices, d’effectuer un suivi phlébologique régulier.

  • Les traitements thermiques endoveineux : 

Depuis quelques dizaines d’années, la technologie a fait de grands pas en avant avec la miniaturisation des instruments, ainsi de nouvelles techniques ont permis d’introduire de petits cathéters dans pratiquement tous les organes du corps humain. Un des exemples le plus connus est celui de la coronarographie où des radiologues ont pu visualiser l’intérieur des artères du coeur humain. Les techniques endo-vasculaires se sont ainsi développées permettant des interventions de plus en plus légères pour les patients.

Pour détruire une veine, on peut la chauffer par laser ou radiofréquence.

Outre la sclérose, la cautérisation est une méthode utilisée depuis plusieurs siècles pour détruire des tissus. Pour détruire une veine malade et ainsi traiter le patient, on peut aussi la chauffer. Il faut chauffer la veine varice suffisamment pour que les tissus perdent leur vitalité. Il faut bien sûr apporter la chaleur  » là où il faut  » de façon à détruire la varice sans que les tissus avoisinants en souffrent.

Ablation thermique: résultante de l’association de ces différents principes pour supprimer les veines

Ainsi grâce à des méthodes endo-vasculaires, des phlébologues ont introduit un cathéter dans la veine varice et par ce cathéter ont fait monter une sonde qui va apporter à l’intérieur de la chaleur précisément à l’endroit à traiter. Toute source de chaleur susceptible d’être introduite dans un cathéter peut être utilisée.

Laser, Radiofréquence et vapeur d’eau

Le laser a été le premier mis à contribution, en effet, avec les moyens modernes, il est assez facile de guider cette lumière intense dans des fibres optiques suffisamment fines pour être introduite dans une veine variqueuse.

Une autre méthode consiste à chauffer l’intérieur de la veine avec un courant électrique, soit ce courant fait chauffer une résistance comme il fait chauffer le filament d’une ampoule électrique, soit ce sont des vibrations ioniques induites par un courant de radiofréquence qui provoquent l’échauffement de la paroi veineuse.

Varices : ablation thermique par vapeur

Enfin, on peut également utiliser la vapeur d’eau. Née il y a une dizaine d’années, cette technique est encore peu développée. La chaleur est délivrée dans la veine, au bout d’un catheter, sous forme de pulses de vapeur d’eau, à une température de 120 degrés et soit à une pression de 6 bars (vapeur haute pression) soit à une pression de 1 bar (vapeur basse pression).

  • La phlébectomie : 

La phlébectomie est un traitement chirurgical des varices pratiqué depuis très longtemps. Les varices peuvent être de diamètre variable, mais doivent être suffisamment superficielles pour pouvoir être « attrapées » sous la peau avec un crochet. Ainsi, on ne traite pas les veines saphènes par phlébectomie.

  • Le stripping : 

La crossectomie-éveinage, communément appelée stripping (to strip se traduit par arracher en anglais), était jusqu’à récemment la technique chirurgicale de référence pour le traitement radical des veines saphènes incontinentes.

Il s’agit d’une technique ancienne, qui a été développée il y a plus d’un siècle. Elle est maintenant très concurrencée par les techniques endoveineuses

Lien utile : 

Améli santé : https://www.ameli.fr/assure/sante/themes/varices-jambes/consultation-traitement

Société française de phlébologie : https://www.sf-phlebologie.org/category/espace-patients/les-traitements-des-varices/